On me demande souvent pourquoi «glaneuse»; glaner c’est ramasser ce qui reste après la récolte, économie de moyens et de survie.
Glaner le bois flotté et autres matériaux échoués sur les plages, c’est glaner des formes, des couleurs, puis laisser parler ses émotions. De ces bois voyageurs, protagonistes à part entière d’un langage poétique et engagé, naîtront des histoires singulières d’hommes, de femmes, d’animaux, en quête de liberté…..
Une invitation à voir l’invisible, ce qui paraît insignifiant… une invitation à avoir un autre regard sur le monde qui nous entoure.
Autodidacte, j'ai été salariée dans un atelier d'art floral, formatrice et responsable d'atelier, puis travailleuse indépendante (Au Gré du Vent).
C'est
au retour d'un voyage en Amérique du sud, en 1994, qu'est né mon
premier tableau composé d'un assemblage de bois flotté, pierres,
coquillages, écorces, graines et feuilles. Il représentait la plage
Taïrona à Santa Martha.
Soucieuse
et concernée par la pollution générée par nos modes de culture et
notamment de l’horticulture, j’ai amorcé en 2002 un nouveau tournant
dans mon travail: tableaux en relief intégrant matériaux de la nature et
bois flotté. Ma première réalisation avec uniquement du bois flotté
date de cette période. Depuis 2013, je me consacre uniquement à ces
matériaux.
Glanés sur les plages, les matériaux
échoués et modelés par les flots, bois, plastiques, coquillages,
tissus, cordages, serviront de ciment à mes histoires, véritables
supports d'un langage poétique et engagé. Leur voyage me fascine,
leur beauté m'enchante, leur usure raconte.Leur passé est notre présent. Il y a
tellement à dire. Et puis j'aime faire avec rien, avec un
rien on fait un tout, une alchimie qui n'appartient qu'à soi, mais
qui s'adresse à tous.